Joli cadeau pour Mehdi










   Charly lâché, il dévale le couloir, l’escalier, tout est tremblant en lui, il se jette dans mes bras, je tremble aussi, tout le monde applaudi à la porte-fenêtre, je crois que je vais mourir.
Sourires, baisés, pleurs, la joie donne du bonheur, nous voilà tous réunis, nous allons être heureux plusieurs heures.

    Pleure pas papa, je ne pleure plus, on ne se quitte plus, je t’aime papa, tous ces amis m’ont choyé pendant ton absence, Constance et Antony à l’institution privée, Charlotte, Colette et Pierre les week-ends avec pépé et mémé, nous sommes presque une famille, me dit Mehdi qui a invité tout le monde à faire un sapin de câlins.

Antony est très ému, depuis, le début il m’a soutenu dans cette mission, il a été plus que motivé, à participer, à punir des insoumis, qui lui ont pris sa chérie, la lie de Constance, des instants puissants nous lient, nous sommes réunis par un grand parti.
Partie dans les allées de notre musée, Quiquimiel manque à l’appel, je n’ai pas de nouvelles d’elle depuis mon départ pour cette mission effectuée dans ce pays.
Depuis qu’elle est partie, je n’ai qu’une sombre vie, Mehdi et mes amis me comblent, je suis méprisé par mes parents, j’ai à finaliser mon divorce avec Quiquijolie, Héléna et Magdaléna, ne sont pas mes enfants, je suis un survivant mourant.
En attendant, gaiement, je me réjouis de faire partie de cette presque famille, comme le dit Mehdi.
Fini de pleurer de joie, nous voilà tous dans les bras les uns des autres, surtout Mehdi, qui n’a pas lâché les miens.

Dans l’ouverture de la porte éclairée par le soleil, s’éveille une merveille, je ne suis pas, inondé, mais submergé par cette vague qui vous tient, c’est fini, comme son regard qui m’a pris.
J’y suis passé tout entier, lui aussi, un mystère s’est emparé de moi, à lui aussi, je ne peux pas me débattre, lui non plus, plus de secours, une torture, je suis transfiguré par ma vision, lui bien plus.
Surplus d’enchaînements mystérieux, Mehdi m’embrasse tendrement, me dit merci de ce cadeau, il se dirige vers elle, la contemple un moment, il l’appelle maman, elle lui dit mon enfant.

Décrivant cette œuvre, je dirais sensibilité.
Éprouver, il faut éprouver pour peindre, aucune confusion possible dans ce que l’on ressent.
Découvrant la vie intérieure de deux êtres, exprimer l’intensité des regards, peindre des yeux n’est pas suffisant, il faut aimer pour réussir un tableau de ce genre, une esquisse de la vie, de l’amour.
Pour beaucoup de nous, nous vivons, par lui, par l’espoir qu’il nous offre, les souvenirs aussi.
Ainsi, cette femme est pour moi une fragrance, qui ne pourrait être d’aucune autre, une douceur, toute une vie exprimée avec son mystère, son secret, Quiestelle est sur le seuil de l’entrée.
Dévoilée, dès à présent, d’un extrait de son voile l’enveloppant, le premier reflet discret d’elle, me fait tressaillir.
Découvrir discrètement, ses cheveux, ses oreilles, son visage et son cou, elle est la jumelle de...
De plus près, quoiqu’à peine visible, une tache de beauté du côté gauche, en descendant vers son épaule, de couleur miel, ruisselle.
Elle a tout d’elle.
Quiquimiel.

Anas De Bernieras




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