Tout cela est si violent et
si étrange en moi, que mon cœur se met à remuer par une sorte de convulsion, à
la fois de joie et de désespoir, qui laisse apparaître un petit sourire sur mon
visage.
Sage pour moi de revenir
des profondeurs de ma conscience, je me mets à marcher un peu plus loin d’elle,
je n’y pense plus.
Vu, que je n’arrive pas
à empêcher ma pensée de revenir, au bout d’un instant, je me remets à évoquer
ce sombre dialogue que je me suis fait, dans lequel je me parle et je m’écoute
moi-même.
J’aime à être convaincu que
cette puissance mystérieuse me dise : c’est elle ! Comme elle me
dit : je ne suis ici que pour une grande cause, en sa mémoire, et je ne
suis pas sûr de réussir.
Sourire à soi-même, il n’y
a pas un seul être à qui cela est arrivé, il y a un grand tumulte qui déclenche
cette hilarité.
Les réalités de l’âme ne
sont pas visibles, perceptibles, elles n’en sont pas moins tangibles.
Possible que je délire, je
ne sais plus où j’en suis, la pression de ma mission, la résolution est prise,
je laisse faire Dieu, le grand, le miséricordieux, qu’il me guide vers les bons
chemins, celui de ma destination et le sien.
Vient ce moment heureux où
à nouveau nous sommes assis près du point d’eau, elle et moi, nos deux visages,
même si je ne vois pas le sien, nos deux formes, mais une seule âme, elle et
moi.
Trois enfants nous
apportent du thé, nous partageons du pain et du miel, QuiEsTelle s’en délecte
jusqu’au bout de ses doigts.
Anas De Bernieras
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