Réveillée au petit matin, Alice doit aller faire son devoir, je suis
resté toute cette nuit immobile, aux pieds de son lit à la regarder.
Émerveillé par sa beauté, couplée du silence et de l’opacité, mes yeux
doucement posés sur elle, ont trouvé une jolie femme en dedans.
Naturellement et soigneusement, j’ai mis à sécher sa jolie robe, je fais
garde de ces symptômes, qui guette tout être, de la phase aveuglement, à la
phase découverte des contours, puis qui sexualise, je comprends qu’elle met de
l’ardeur dans cette manœuvre, c’est ce que désire Alice, depuis notre aventure
dans les poubelles.
Bel appétit d’Alice, il lui vient en aimant, elle sait tout de moi, elle
veut encore plus, je ne sais rien d’elle, juste qu’elle descend toutes les
bouteilles, quand on sort ensemble et que je dois la coucher.
— Mes
nuitées avec vous sont une pure merveille, je me réveille toute frêle, le thé
est servi, vous m’avez déshabillé, puis rhabillée, avons-nous sexualisé
l’événement de notre sortie hier soir, me dit-elle dans le brouillard.
— Voir
que vous avez bien dormi, me réjouit, je vous confirme que nous n’avons pas
sexualisé quoi que ce soit, je me dois de vous préciser, que je n’abuse pas de
vous quand vous abusez des bouteilles, j’ai un trop grand respect pour vous.
— Vous
ne m’abusez jamais, ni quand je suis enivrée, ni quand je suis d’enivrée, c’est
navrant, frustrant pour moi, je ne vous plais pas, c’est cela, elle est
toujours là entre nous deux, me dit-elle droit dans les yeux, façon rebelle.
Elle vient de défaire mon caleçon, mon
tee-shirt qu’elle porte, elle éternise la pose, virevolte et se frotte à moi
pour aller chercher sa robe sèche maintenant.
Mouvements divinement lents, elle prend
son temps pour la passer, elle réveille tout son corps humain, s’impose face à
moi, fait très méticuleusement descendre ce joli tissu coloré sur ses jambes
charmantes, malin, je lui tends une tasse de thé.
Effarouchée, elle se retourne d’un
mouvement divin, elle n’en reste pas du moins indignée, elle vient de
m’embrasser sur le front, façon aberration.
L’attention que je porte à Alice est
sincère, une amitié sincère, telle que l’on assure à une amie, ce ne sont pas
les premières querelles de cette belle personne, pour ma pomme, elle veut me
mordre dedans, à pleines dents.
Pendant qu’elle achève cette nouvelle
scène avec sa manière à elle de me dire, je t’aime, en se tortillant comme un
ver, qui va attaquer le fruit, je suis réduit au plus petit noyau, parce que
l’arbre qui sève mon sang, vient de mûrir à nouveau.
Au beau milieu de mon cerveau, il y a
mon tube neuronal, il me fait mal, quand je ne la vois pas, je suis invalide,
courbé, ridé.
Habillé sans goût, je me dégoûte, je
clopine dans les rues, je me sens vieux, déjà un débris de cette terre, depuis
quelques jours, elle me boude, je n’ai pas de nouvelle d’elle, cependant, à
travers cela, à cause de cela, ma passion pour Quiquimiel est grandissante.
Anas De Bernieras
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